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Parcours du Musée des arts décoratifs

Salle des gardes

L'étage noble du palais comprend deux enfilades d'appartements. L'une au Nord, côté cour d'honneur, était occupée par le prince-évêque, la seconde au Sud, côté terrasse, était réservée au roi et aux hôtes de marque que le cardinal recevait au nom du souverain. La salle des gardes constitue la première salle d'accès aux appartements depuis le vestibule d'honneur. Elle servait de hall d'entrée et de salle à manger. L'ordonnance des murs reprend le motif d'arcades et des pilastres de la cour et du vestibule. Au sud s’ouvre la salle à manger, reconnaissable aux deux vasques en marbre de Rance surmontées de fresques et de décor de stuc bronzé sur le thème de l'eau, de part et d’autre de la niche axiale agrémentée d'une fresque représentant Cérès, déesse des Moissons. 

Salon des évêques

Le salon des évêques, lambrissé et parqueté, constitue la première salle de la suite royale. Cette dernière comprend trois pièces qui se succèdent selon le dispositif en usage sous l'Ancien Régime : antichambre, chambre puis cabinet. L'antichambre des grands appartements tire son nom des huit portraits en pied des princes-évêques de Strasbourg ; le cardinal Armand Gaston de Rohan et ses sept prédécesseurs sur le trône épiscopal, qui étaient enchâssés dans les boiseries.

Détruits en 1793, ces portraits sont remplacés après la Révolution par les allégories des vertus civiques, le palais étant devenu hôtel de ville. Les huit bustes d'empereurs romains, copies du XVIIe siècle, ont échappé aux ventes révolutionnaires et occupent toujours la place qui leur a été assignée par le cardinal de Rohan. 

Chambre du roi

La Chambre du roi, avec le salon d'assemblée qui suit, se distingue particulièrement par ses boiseries sculptées, peintes et dorées, ainsi que par son plafond en stuc. La richesse du décor est accentuée par quatre trumeaux de glace qui réfléchissent à l'infini l'ornementation de la pièce. L'alcôve royale s'ouvre au fond de la pièce, face aux trois fenêtres donnant sur l'Ill, entre des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens reliées entre elles par une balustrade.

Trois tapisseries, faisant partie de l'ensemble de huit tapisseries du XVIIe siècle consacrées à l'Histoire de Constantin d’après Rubens et acquises par le cardinal auprès de sa nièce, la duchesse de Mazarin, sont tendues dans l'alcôve. Robert de Séry est l'auteur des peintures en dessus-de-porte réalisées d'après les Loges de Raphaël au Vatican, alors que les tableaux des trumeaux d'entre-fenêtre sont des originaux de Pierre-Ignace Parrocel. 

Salon d’Assemblée

Le Salon d'Assemblée ou cabinet du Roi est très proche, par le décor, les proportions et l'utilisation des miroirs, de la Chambre du Roi. Le fond de la pièce est occupé par La Bataille du pont Milvius, tapisserie faisant partie de la suite des huit tapisseries décorant les appartements du roi. L'exécution des peintures en dessus-de-porte, d'après les Loges de Raphaël, a également été confiée à Robert de Séry, alors que les tableaux en dessus-de-glace sont à nouveau des originaux de Pierre-Ignace Parrocel, à sujets religieux.

Les écoinçons de la corniche du plafond figurent les quatre parties du monde : l’Asie, l'Afrique, l'Europe et l'Amérique. Elles gravitent autour de la rosace centrale du plafond dont le motif illustre l'une des devises Rohan : "Et jusque-là dure l'espoir des aïeux". Selon l’habitude de l’époque dans les grandes demeures, les lambris et les meubles de menuiserie du palais ont été dessinés et sculptés par les mêmes mains. Le mobilier du salon d’assemblée comprenait notamment des sièges en bois sculpté et doré : bergères, fauteuils, ployants et un grand canapé à confidents. Les deux bergères et les trois consoles d’origine occupent la place pour laquelle elles ont été conçues.

Bibliothèque

 

La bibliothèque clôt l'enfilade des grands appartements et donne accès à la chapelle. Les corps des bibliothèques, en acajou massif ornés d'appliques en bronze doré, par Bernard Kocke, font office de bas-lambris. Ils sont surmontés par les quatre dernières tapisseries de la suite de L'Histoire de Constantin qui encadrent les portraits de Louis XIV et de Louis XV. Les modèles pour les copies d'origine des évangélistes proviennent du Grand Trianon. Le plafond à décor d'arabesques a disparu en 1817, suite aux infiltrations d'eau provenant de la toiture en terrasse.

La collection de bustes à l'antique, les vases de Chine et le portrait en buste du cardinal par Bouchardon, disposés sur les tablettes en marbre des bibliothèques, font partie de la décoration d'origine de la pièce, de même que le tapis de la table en broderie indo-portugaise du XVIIIe siècle. Le décor en scagliola polychrome de la chapelle est animé par trois peintures, copies d'origine d'après le Corrège commandées par le cardinal à Robert de Séry. C'est pour cette dernière qu'a été livré par Aubusson, en 1743, le tapis de pied aux armes du cardinal Armand Gaston de Rohan. 

Chambre de Napoléon Ier

Parallèlement à l'appartement royal, côté cour, se déploie l'appartement du prince-évêque composé lui aussi de trois pièces, mais de dimensions plus réduites. La troisième pièce de l'enfilade cardinalice, le cabinet, est plus intime et plus confortable que les deux pièces qui la précèdent, ce qui lui a valu l'affectation de chambre à coucher de Napoléon Ier sous l'Empire. En effet, la ville qui avait acquis le palais en 1791 pour en faire sa maison commune se voit rapidement dépassée par les frais d'entretien de l'édifice, tant et si bien qu'elle décide de l'offrir à l’empereur. Le transfert de propriété est entériné par décret du 21 janvier 1806.

Les appartements du rez-de-chaussée du palais impérial sont réservés à l'Empereur, ceux du premier étage à l'impératrice Joséphine et à sa suite. Jacob-Desmalter réalise le mobilier destiné à la chambre à coucher de l’empereur en 1807, dont seul le lit subsiste. Les sièges, livrés au palais par le même ébéniste en 1809, proviennent du salon de compagnie de l'impératrice. L'Empereur n'utilisera jamais la chambre. Le roi Charles X l'occupera en 1829.

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