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Parcours du Musée des Beaux-Arts

La visite s’ouvre ainsi sur une salle présentant les primitifs italiens et flamands tels Giotto, très rare en France, et Memling, pour se poursuivre vers des salles Renaissance et Maniériste ou se côtoient Botticelli et Raphaël, Véronèse et Le Greco, ou Lucas de Leyde. Le parcours se poursuit avec le Baroque et le Classicisme des XVIIe et XVIIIe siècles où Rubens et Van Dyck sont avec Vouet non loin de La Belle Strasbourgeoise de Largillierre, véritable icône du musée. Canaletto, Tiepolo et Goya font partie des chefs d’œuvres qui rythment le parcours et nous amènent vers la première moitié du XIXe siècle où Corot et Courbet sont montrés non loin de Delacroix et Chassériau. La visite se termine actuellement sur une magnifique salle de portraits du XIXe siècle.

Une diversité des écoles représentées


Le musée abrite une des plus belles collections de peintures anciennes, un ensemble unique, fruit de l’histoire franco-allemande du musée. Ce sont surtout quelques points forts qui font de ce musée un lieu le distinguant d’autres musées de taille comparable.
L’un des points forts réside dans les peintures de l’école italienne. On devrait écrire "les écoles italiennes", tant chaque foyer artistique eut son propre développement : Florence, Venise, Rome ou Milan. Grâce à Bode, d’importants tableaux du XIVe au XVIe siècle illustrent cette épopée, et la donation Kaufmann et Schlageter est comme le feu d’artifice de ce parcours.

En pendant s’affirme le bloc nordique avec ses primitifs bien choisis et surtout ses séries du XVIIe siècle englobant tous les genres (paysages, scènes de genre, natures mortes). Fait méritant d’être souligné, la peinture espagnole est bien représentée : s’y détachent des chefs-d’œuvre de Greco, Ribera et Goya. La peinture française fait un peu figure de parent pauvre bien que d’importants tableaux de Vouet, Champaigne, Largillierre, Chardin, Chassériau et Corot soient exposés.


Un ensemble unique de natures mortes


Il convient de croiser cette approche par écoles par une vision thématique. Autre conséquence de son histoire, peu de grands tableaux à sujets historiques, mythologiques et surtout religieux. Ces derniers ont tous brûlé en 1870. D’où un certain déséquilibre mais aussi une originalité. De même, il y a très peu de tableaux heurtant la morale ou exaltant trop les saints catholiques. Par contre, Haug constitua un ensemble unique en France de natures mortes, de toutes les écoles et de toutes les périodes, autour de l’âge d’or du XVIIe siècle. De nombreuses natures mortes dans l’œil, montrent la diversité des approches qu’eurent les peintres de la vie silencieuse. Au-delà de la simplicité des sujets, plus que la description des fleurs, des fruits et des objets, plus aussi que leurs éventuelles connotations morales et religieuses, ces natures mortes nous obligent à les comparer l’une avec l’autre, de la monochromie austère des hollandais Claesz et Heda à la luxuriance méridionale, et ainsi à s’attarder sur le rendu de la réalité, sur leur composition, sur le traitement pictural.


De nombreuses œuvres majeures


Les œuvres de premier plan sont nombreuses au Musée des Beaux-Arts. Comment ne pas évoquer la ligne incisive du portrait de la Fornarina par Raphaël, l’âpre délicatesse de Memling, la mise en page des Fiancés de Lucas de Leyde, le luminisme dévot de la Mater Dolorosa du Greco, l’atmosphère de drame chez le jeune Corrège, l’expression languide de l’ange de Filippino Lippi, le silence juxtaposé des personnages chez Valentin de Boulogne, la mélancolie du luthiste de Cariani, le métier à l’état pur dans les esquisses de Rubens ou Tiepolo, la force néo-rembranesque de l’Amour vainqueur de Crespi, le velours dans le portrait de Goya, le rendu de la lumière chez Pieter de Hooch ou de l’atmosphère chez Corot ? Comment ne pas mentionner les peintures de Giotto, Van Dyck, Claude Gellée, Delacroix, Véronèse, Botticelli, Piero di Cosimo, Canaletto, Tintoret, Zurbaran, Courbet ? Mais il serait injuste d’oublier les peintures majeures de peintres dits -à tort, car seules importent les œuvres et leurs messages- secondaires. Largillierre n’est pas considéré comme l’égal de Poussin ou de Chardin et pourtant la Belle Strasbourgeoise est une des plus belles œuvres du XVIIIe, par le choix de la mise en page et le rendu coloré, par sa poésie et son mystère. Le nom de Moucheron ne parle qu’au spécialiste et pourtant son paysage italien est un tableau audacieux à force d’être simple. Parfois Pieter de Hooch égale Vermeer comme c’est le cas avec le Départ pour la Promenade.

On pourrait multiplier les exemples et chaque visiteur sort du musée avec son panthéon personnel. Nous voudrions juste indiquer qu’en plus de ses chefs-d’œuvre encyclopédiques ou en contrepoint, comme de ses singularités qu’il conviendra de mettre en valeur, le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg a un ultime atout : fruit de son histoire et de ceux qui ont travaillé avec passion à son développement, la collection présentée est d’un niveau à la fois élevé et homogène, au service du plaisir des visiteurs.


Le parcours et sa conception


Il faut se garder d’oublier que les musées ont connu leur premier épanouissement au XIXe siècle, qui est en Europe le siècle des Nations et celui de l’Histoire. Les collections du Musée des Beaux-Arts de Strasbourg sont encyclopédiques. Elles couvrent les principales périodes et les principaux foyers de la peinture européenne de Giotto à Courbet. Le parcours chronologique suit cette histoire entre 1310 et 1870 environ. Pour autant, il n’est pas construit en fonction des écoles nationales (France, Italie, Flandres et Hollande, Espagne), contrairement par exemple au Louvre, mais davantage en tenant compte des foyers artistiques. En une même ville à la même date pouvaient être actifs des artistes venus d’horizons différents. Un des cas les plus probants est Rome entre 1600 et 1650, véritable capitale artistique de l’époque, avec des peintres venus de toutes les villes de la péninsule, des français, des nordiques, des espagnols.


Pourquoi accrocher le paysage de Claude Gellée dit le Lorrain dans une salle française alors que toute la carrière de cet artiste se déroula à Rome et qu’à cette date la Lorraine est un duché indépendant ? Les œuvres des disciples (au sens large) du Caravage, qui révolutionna la peinture vers 1600, ont été accrochées à proximité les unes des autres afin de saisir ce qui leur est commun comme la note propre à chacun et la nuance de leur tempérament "national". De même le formidable ensemble de natures mortes est accroché groupé : le visiteur est invité, incité, à comparer, pour un même genre, ce qui relève d’un foyer ou d’un autre. Un des partis-pris a été de réserver quelques surprises (par rapport aux habitudes) : la Mater Dolorosa de "l’espagnol" Greco gagne à être présentée à côté des peintures vénitiennes du Tintoret qui compta tant dans sa formation, comme le prouvent certains coloris communs.

Le musée a la chance d’avoir un charmant tableau de Watteau, de jeunesse et donc quelque peu atypique, qui se comprend mieux avec des œuvres nordiques antérieures. Ce qui n’est guère étonnant puisque l’artiste naquit à Valenciennes quelques années après que cette ville flamande soit annexée au royaume de France. La question de l’art régional a été abordée en l’intégrant dans cette histoire européenne de la peinture. Les natures mortes de Stoskopff sont au Musée de l’Œuvre Notre-Dame quand celles de ses collègues parisiens et flamands sont ici ; Loutherbourg passa la quasi-totalité de sa carrière à Londres comme le firent, à Paris cette fois, bon nombre de peintres alsaciens du XIXe siècle.


À Strasbourg un parcours européen a particulièrement du sens et nous avons tenu à présenter dans une même salle des œuvres d’artistes issus de foyers différents (sur un même genre ou une même thématique) ou des peintures montrant la rencontre fructueuse de deux foyers (Le Berger italien et la bufflonne de Barbault témoigne de cette rencontre entre le pittoresque italien et la formation parisienne du peintre).


Ce qui ne veut pas dire que d’autres accrochages ne seront pas proposés dans les années à venir. Pour qu’un musée vive il est essentiel de renouveler les regards sur les œuvres et par conséquent de varier autant que faire se peut les accrochages.

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