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Parcours du Musée Historique

Ce bâtiment initialement conçu pour héberger les stands des bouchers, mais aussi l’échaudoir et l’abattoir dans la cour, a connu d’autres usages au 19e siècle avant de devenir école de dessin et musée des arts décoratifs et industriels puis musée d’histoire. À la fin du 19e siècle, le bâtiment a fait l’objet de travaux de modifications des fenêtres, des baies du rez-de-chaussée et des escaliers.

 

Créé en 1919-1920 au retour de l’Alsace et de la Moselle à la France, le musée était initialement consacré exclusivement à l’histoire de la ville, de la fin du Moyen Âge à 1870, année du bombardement par les Allemands dans le cadre du conflit franco-prussien. Lors de la rénovation de 2013, le musée a étendu sa présentation des collections jusqu’aux institutions européennes de la seconde moitié du 20e siècle. La scénographie crée un lien intime entre la ville, son musée et le monument historique des anciennes boucheries. Son entrée sur la rue du Vieux Marché-aux-poissons juste en face de l’Ancienne Douane, sa cour surplombant l’Ill à proximité du pont du Corbeau inscrivent le musée résolument dans l’urbanisme de Strasbourg, dans sa vie économique et touristique. Le musée évoque à la fois les événements historiques, mais aussi, les vies d’acteurs anonymes ou célèbres, tous témoins de l’histoire de Strasbourg.

Un parcours audioguidé en trois langues (français, anglais et allemand) permet de s’orienter dans les grandes sections de l’histoire de la ville. Conçu comme une découverte de la vie strasbourgeoise, des témoins célèbres ou anonymes qui ont fait l’histoire de Strasbourg, offrant des clés de compréhension, le musée s’adresse à des visiteurs individuels, aux familles, aux enfants. Ici on joue pour apprendre, pour découvrir… Les enfants d’abord, et aussi les adultes. Il s’agit de manipuler, de dessiner, d’interagir d’une façon tactile et sensorielle. Rien de tel qu’essayer une copie d’un casque du Moyen Âge pour frapper l’imaginaire et faire prendre conscience de ce qu’était la guerre à une époque révolue.

Le premier espace s’ouvre sur la maquette de la Pfalz (bâtiment officiel équivalent de l’hôtel de ville, aujourd’hui détruit), vers laquelle convergeaient les principales routes de la cité médiévale. Strasbourg, ville du Saint-Empire romain germanique, avait trois caractéristiques lui permettant d’accéder au statut de ville libre : des murailles pour assurer sa propre défense, le privilège de frapper ses monnaies et celui d’organiser des foires. Des objets provenant de campagnes de fouilles archéologiques, mais aussi des œuvres d’art, tableaux et vitraux permettent d’éclairer l’organisation politique de la ville et la vie quotidienne au Moyen Âge avec la puissante organisation en corporations de métiers. Objets et outils interactifs illustrent le rôle majeur de l’imprimerie avec le séjour de Gutenberg à Strasbourg entre 1434 et 1444, ses conséquences sur la Réforme et le passage au protestantisme de la ville dans les premières décennies du 16e siècle.

Le second espace débute avec les modes de vie aux 16e et 17e siècles, la Guerre de Trente Ans (1618-1648), ses conséquences, en 1681, avec le rattachement de Strasbourg au royaume de France. Des objets de la vie quotidienne et une rare maison de poupée de 1680 montrent la vie avant et après la date charnière de 1681. Monnaies, canons, armes, tableaux, gravures, médailles, illustrent les changements profonds en matière d’organisation politique, militaire, religieuse à la fin du 17e siècle.

Au premier étage du musée, le plan-relief de 1727, commandé par Louis XV, donne à voir et à comprendre la ville au début du 18e siècle, son rapport au Rhin et la campagne alentour. Objet militaire, il retranscrit fidèlement le système de défense conçu par Vauban (1633-1707) et Tarade (1640-1722) mais aussi les bâtiments embellissant la ville avant les premiers hôtels particuliers typiquement français, comme le Palais Rohan, et l’arrivée progressive, après 1681, du goût français. À lui seul, la visite du musée vaut le détour !

Strasbourg n'échappe pas aux troubles et aux avancées de la Révolution française apportant un vent de liberté et des perspectives pour les citoyens. Kléber (1753-1800), général de Bonaparte, devient un héros pour Strasbourg. Strasbourg vit pleinement la première partie du 19e siècle, synonyme de progrès industriels et de mutations économiques. C’est un carrefour de la franc-maçonnerie et des métiers. Avec le chemin de fer, bénéficiant de sa position géographique, Strasbourg est pionnière dans la marche vers la modernité.

Tout cela s’interrompt brutalement : la guerre de 1870 et ses conséquences funestes transforment Strasbourg en capitale de l’Empire Alsace-Lorraine, la ville évolue sur le plan urbanistique et une université prestigieuse est créée. Les Strasbourgeois.e.s changent de nationalité devenant allemands.

La Première Guerre mondiale puis, le retour à la France, poussent la ville à développer les activités portuaires, les quartiers, les cités jardins et les usines comme celle de production automobile, Mathis, aujourd’hui disparue, bombardée au cours de la Deuxième Guerre mondiale.

Une section importante est consacrée à la Seconde Guerre mondiale, aux conséquences de l’arrivée des nazis sur la vie quotidienne des Strasbourgeois.e.s, et au traitement tout à fait spécifique appliqué aux Alsaciens durant cette période. Objets et récits de vie ponctuent ce parcours de manière à donner aux visiteurs individuels, aux familles comme aux enfants, l’opportunité de réfléchir aux questions auxquelles ils auraient été confrontés selon leur âge, sexe et religion durant cette terrible période.

Souvenirs de la 2e DB de Leclerc libérant Strasbourg le 23 novembre 1944 mais aussi de l’armée de de Lattre célèbrent la libération et le retour définitif à la France.

Riche de 2000 ans d’histoire et d’échanges, Strasbourg est devenue capitale régionale et européenne. Elle est le siège de nombreuses institutions. Ville frontière occupant une position géographique stratégique au cœur de l’Europe, ville symbole, Strasbourg est devenue après 1945 l’une des trois capitales européennes. À la fin du parcours du musée historique, l’Europe est évoquée à travers la présence à Strasbourg d’un grand nombre d’institutions, comme le siège du Parlement européen, du Conseil de l’Europe et de la cour européenne des droits de l’Homme.

Le musée historique, outre son parcours permanent, c’est aussi des expositions temporaires, une riche programmation culturelle et des collections d’environ 200 000 œuvres aux typologies particulièrement variées : tableaux, sculptures, photographies, manuscrits, objets, médailles, dessins, photographies, costumes, objets archéologiques, maquettes, objets de la vie quotidienne, objets militaires.