Fil d'Ariane

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Parcours du Musée Archéologique

Un musée né à la fin du 18e siècle… disparu en 1870

Sa naissance remonte à la fin du 18e siècle, avec le legs de l’historien et diplomate Jean-Daniel Schœpflin à la Ville de Strasbourg. Ses importantes collections d’antiquités se composaient de sculptures et d’inscriptions, de figurines de bronze et de toutes sortes de céramiques de provenance régionale, mais aussi grecque, étrusque, romaine et égyptienne. De son côté, la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace (SCMHA), créée en 1855 sous le Second Empire, organise les premières fouilles et collecte de nombreux objets destinés à un grand musée d’archéologie régionale.

Le siège de Strasbourg en 1870 sera fatal à ces deux collections ; elles disparaissent dans les flammes lors de l’incendie de la Bibliothèque de Strasbourg dans la nuit du 24 août 1870. Dans une Alsace intégrée au Reichsland Elsass-Lothringen entre 1871 et 1918, la SCMHA se donne pour mission de remplacer les collections détruites.

Un suivi archéologique régulier est mis en place lors des grands travaux d’aménagement qui remodèlent la Ville de Strasbourg, promue capitale de la nouvelle province d’Empire. La construction de la gare amène, par exemple, la découverte d’une grande nécropole romaine. À Koenigshoffen, l’implantation des brasseries et de nombreuses constructions nouvelles révèle le passé romain de ce quartier. C’est en 1896 que les nouvelles collections prennent place au palais Rohan, dans les lieux où elles se trouvent aujourd’hui encore.

1909-1939 : le "règne" de Robert Forrer

Robert Forrer est un archéologue et antiquaire d’origine suisse dont les travaux vont faire rayonner le musée de la Société bien au-delà de l’Alsace. De 1909 à 1939, il enrichit considérablement les collections grâce à de nombreuses fouilles menées à Strasbourg et dans toute la région. Il réaménage les salles du musée et donne aussi une large place au Néolithique et au Moyen Âge, périodes jusque-là peu représentées. Les deux tomes de son ouvrage le plus célèbre "Strasbourg-Argentorate", publié en 1927, restent une référence incontournable pour le passé antique de Strasbourg.

1946 : une nouvelle page s’ouvre

L’année 1946 marque un tournant dans l’histoire du musée : la SCMHA fait don à la Ville de Strasbourg de la totalité de ses collections archéologiques, mais aussi historiques et artistiques. Le Musée Archéologique rejoint le réseau des musées municipaux et entre aussi dans le cercle fermé des trente musées "classés" par l’État en France. Ce "label" reconnait l’importance et la grande cohérence chronologique des vastes collections réunies par la Société.

Ces milliers d’objets racontent en effet, sans aucune lacune, l’histoire de toutes les civilisations qui se sont succédées en Alsace depuis les origines lointaines du Paléolithique jusqu’aux débuts du Moyen Âge. L’archéologue et professeur d’université Jean-Jacques Hatt, devient conservateur du Musée Archéologique en 1946 et gère les collections jusqu’en 1981. Les travaux de reconstruction des immeubles détruits pendant la Seconde Guerre mondiale lui offrent l’opportunité d’explorer des secteurs centraux du camp légionnaire, devenus accessibles pour la première fois. Il dirige également des fouilles sur d’importants sites romains (Benfeld-Ehl, Seltz, Sarre-Union, Brumath, Saverne, Mackwiller, etc.) et enrichit largement les collections grâce au fruit de ses travaux.

Le musée aujourd’hui : une vitrine de l’archéologie régionale

Un réaménagement muséographique complet, réalisé de 1988 à 1992, a permis de renouveler entièrement la présentation et d’intégrer les données les plus récentes de la recherche archéologique régionale. Des expositions sont organisées également chaque année pour valoriser et partager avec un large public ces multiples découvertes nouvelles. Au cœur du monde rhénan et au seuil de l’Allemagne et de la Suisse voisines, le Musée Archéologique assure ainsi pleinement son rôle de vitrine de la recherche archéologique