FAILE, From the Air We Share - Musées de Strasbourg
Agrégateur de contenus
L’une des idées-force du programme défini pour cette année-anniversaire consiste à inviter le public, y compris celui qui n’est pas familier des musées, à pousser les portes du MAMCS. Transformer le musée lui-même invite à un nouveau regard ; forger ce nouveau regard participe de la démarche de Patrick McNeil (né en 1975 à Edmonton, Canada) et Patrick Miller (né en 1976 à Minneapolis, États-Unis), duo actuellement établi à Brooklyn formant le duo « FAILE » (anagramme de leur premier projet commun intitulé, A life).
Ce sont leurs interventions monumentales dans l’espace public qui contribuent à leur reconnaissance : la Tate Modern à Londres en 2008, la Place des Restauradores à Lisbonne en 2010, le New York City Ballet en 2013 ou encore Times Square à New York en 2015. FAILE figure parmi les représentants les plus dynamiques de la scène internationale de l’art dit urbain, tout en travaillant également des œuvres sur toiles, papier, et autres supports.
Pour FAILE, la sollicitation du MAMCS pour ses 20 ans est la première invitation française de cette ampleur. Le collectif imagine alors une série de nouvelles compositions qui prend ses sources dans leur rencontre avec la ville. En décembre 2017, Miller et McNeil découvrent Strasbourg pour la première fois et observent avec attention et fascination le patrimoine, l’histoire et les légendes qui forgent l’identité d’une cité qui leur est complètement inconnue. De retour à Brooklyn, ils reprennent les images et les souvenirs qui ont jalonné leur séjour pour écrire un poème qui sert de trame à leur projet. Intitulé From the Air We Share, ce poème, dominé par la métaphore et le symbole, constitue la trame d’un récit épique dans lequel apparaissent en filigrane des figures liées à l’histoire et à la culture strasbourgeoises, de Marie-Antoinette à Hans Arp, de la présence du Rhin à celle du diable qui hante la cathédrale.
En plus de son intervention au MAMCS, le collectif FAILE est intervenu encore à deux reprises à Strasbourg dans le cadre de Happy 20. En effet, en partenariat avec Gares & Connexions, de mai à octobre 2018, la verrière de la gare de Strasbourg a été habillée d’une fresque réalisée par le collectif. De plus, la CTS, elle aussi partenaire de l’événement, a demandé à FAILE l’habillage d’un tram qui a été en circulation tout au long de la saison anniversaire du MAMCS.
Image de couverture :
FAILE, From the Air We Share,
Strasbourg, MAMCS, 2018.
Courtesy Galerie Danysz
Photo : Musées de Strasbourg / M. Bertola
Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg
1, place Hans-Jean Arp, Strasbourg
Ouvert tous les jours de 10h à 18h – sauf le lundi
Tél. +33 (0)3 68 98 50 00
Du fait du contexte sanitaire, la jauge de l’exposition est limitée à 100 personnes.
Nous vous remercions de votre patience en cas de forte affluence. Si vous en avez la possibilité, nous vous invitons à venir visiter l’exposition en semaine (du mardi au vendredi, entre 10h et 18h), les conditions de visite sont plus favorables que lors des week-ends où les files d’attente peuvent être longues.
Programmation autour de l’exposition
Programmation autour de l’exposition :
Agrégateur de contenus
À propos de la fresque :
À propos de la fresque :
Agrégateur de contenus
Au Musée d’Art moderne et contemporain, ce sont sur près de 1000 m2 (murs bordant l’entrée du public sur la place Hans-Jean-Arp, un mur rue de Molsheim ainsi que la cour intérieure du musée) que se déploient seize nouvelles créations de FAILE, spécialement réalisées pour Strasbourg. Pour ce projet, Miller et McNeil ont opté pour une option radicale et jusqu’alors inédite dans leur production : l’ensemble du projet est réalisé en n’ayant recourt qu’au noir et blanc, mettant plus que jamais en évidence le travail d’écriture qui préside à leur œuvre. En effet, From the Air We Share, avant de devenir une fresque monumentale – véritable livre ouvert sur la ville – est d’abord le titre du poème écrit de leur main à leur retour à Brooklyn à l’issue de leur séjour strasbourgeois. Cette démarche qui offre une place privilégiée à l’écriture et à l’histoire de la typographie semble plus qu’appropriée dans une ville dont l’histoire est étroitement liée à l’écrit et à sa diffusion. FAILE a ainsi décidé d’aborder le projet strasbourgeois via le mot, optant pour un récit poétique et visuel, où viendra fructifier leur collecte d’images et d’impressions strasbourgeoises avec leur univers. Le résultat est une narration très particulière formant une œuvre à appréhender dans sa totalité. Le ton est donné dès le mur-titre où flottent deux bulles, l’une incluant un texte aux caractères savamment travaillés, l’autre avec un personnage féminin, l’une des nombreuses héroïnes mises en scène par FAILE. Gigantesque frontispice, ce mur vient attiser la curiosité des passants étonnés par cet édifice devenu conteur. Le poème, pour ceux qui souhaitent le lire intégralement au fil des murs (il est également reproduit sur un mur de la cour intérieure), se lit donc de gauche à droite, chaque vers induisant une écriture nouvelle, régulière ou saccadée, manuscrite ou faisant appel à des subtils jeux typographiques. Chaque vers est un épisode qui voit la mise en avant d’une nouvelle image en noir et blanc, rappelant tantôt l’affiche d’un film expressionniste, tantôt un roman graphique, entrelaçant références historiques et contemporaines, entremêlant fictions et réalité.
Le poème, de même que les compositions, donnent quelques indices sur les éléments strasbourgeois qui ont retenu l’attention de FAILE. On voit ainsi surgir de nouveaux motifs dans leur iconographie en constante expansion : celui de la cigogne volant à tire d’aile dans « Born on currents », les toitures des maisons anciennes (« From the Air » et « On rooftops ») ou encore le damier néo-plastique évoquant le décor des salons de l’Aubette (« Dancing with angels and angles »). Certaines compositions sont des références directes à des récits strasbourgeois (l’ombre du diable supposé errer dans la cathédrale, « On rooftops, out of reach » ou encore la référence aux instruments de mesure du temps allusions à l’horloge astronomique, « Time is measured here under a constellation of gold »). Est-ce que ce sont les artistes que l’on voit traverser un fleuve (le Rhin ?) dans « The river shines from fallen rays out of sight » ? Ce qui est certain c’est que l’échange entre Strasbourg et FAILE a été des plus féconds pour les deux parties : les artistes ont approchés des influences complètement nouvelles qu’ils seront susceptibles de développer dans d’autres travaux tandis que Strasbourg, plus que jamais le MAMCS, se voit transformé livre d’heures contemporain le temps d’une année.