Donner naissance assise - Musées de Strasbourg
Donner naissance assise
Dans la dernière phase de l’accouchement, la femme s’asseyait sur ce siège dont l’assise est percée, et la sage-femme se mettait à ses pieds, pour assister l’enfant dans sa venue au monde.
En effet, la position assise permet de bénéficier des effets de la gravité, qui aident la sortie de l’enfant du ventre de la mère. Mais ces chaises sont tombées en désuétude avec la médicalisation des accouchements, qui se déroulent à l’hôpital. La position couchée sur une table, dite gynécologique, permet au médecin de surveiller plusieurs patientes, sans avoir à s’accroupir sans cesse. Mais depuis une dizaine d’années, un mouvement de retour à des accouchements plus naturels a conduit à réintroduire l’accouchement assis, via des tabourets spécifiques, que l’on trouve aujourd’hui dans de nombreuses maternités.
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Façonnée en 1837 à partir de bois fruitier et ornée d’un vase de fleurs, ou Maikrug, symbole de fécondité, cet objet est un modèle très délicat de chaise d’accouchement. Propriété de la sage-femme Anna Willig, exerçant à Hurtigheim, cette chaise présente des accoudoirs démontables et un dossier repliable. En effet, elle était transportée par la sage-femme au domicile de ses patientes, où se déroulait l’accouchement. Pour le trajet, elle était placée dans un sac de cuir.
Pour mettre son enfant au monde, la femme parturiente est ainsi assise, face à la sage-femme qui l’encourage, la guide, et peut, s’accroupissant, aider à sortir le bébé. La plupart des autres modèles connus sont sans décor, et beaucoup plus robustes. On peut même y trouver fixées des sangles au niveau des pieds.
Cette chaise a été conservée dans la famille d’Anna Willig jusqu’en 1947 puis confiée à des proches, qui en ont fait don en 1969 au Musée Alsacien.